Le maintien de la fertilité des sols est une préoccupation née avec l’agriculture, et elle est plus que jamais d’actualité face à la pression démographique et la dégradation des terres agricoles.
Quelles solutions pour la France, qui ne possède ni gaz ni phosphore, et qui est obligée d’importer massivement des engrais, notamment de Russie : plus de 750 000 tonnes en 2024… sinon de commencer par valoriser ses propres ressources afin de réduire sa dépendance aux importations ?
Comme valoriser les fumiers et les effluents d’élevage — une tonne de fumier de vache est parfois vendue moins cher qu’un litre de purin d’orties, quel désastre ! Comme valoriser nos déjections : notre corps est une véritable usine à engrais agricoles : il en produit une demi-tonne par an, de quoi couvrir un quart des besoins de l’agriculture, et nous tirons la chasse.
Notre corps synthétise environ 12 gr d’azote « agricole » par jour,
soit 4,38 kilos par an !
Et cet azote termine dans les stations d’épuration où la majeure partie sera renvoyée dans l’air pour dépolluer l’eau. Puis, pour faire court, les Russes iront le capturer dans l’atmosphère avec leur gaz naturel pour nous le revendre… Quel est le sens ? La logique ?
« Reconquérir notre souveraineté alimentaire suppose de produire », déclarait Madame la ministre de l’Agriculture le 21 février dernier (source), mais produire suppose aussi de reconquérir notre autonomie en engrais. Il est urgent de repenser la gestion de nos déjections pour les valoriser en engrais. Voici la conclusion d’une tribune que j’ai publiée vendredi dans Marianne : La souveraineté alimentaire de la France dépend de Moscou !
La souveraineté alimentaire d’un pays repose sur sa production agricole, et la compétitivité de son agriculture sur les engrais minéraux. La France est obligée d’en importer massivement, notamment de Russie : plus de 750 000 tonnes en 2023 et en 2024, selon l’Union des industries de la fertilisation (UNIFA), contre 402 000 tonnes en 2021, soit un bond de 86,6 %.
Les importations ont flambé malgré la guerre russo-ukrainienne, parce que ces engrais n’étaient ni soumis à l’embargo ni aux sanctions économiques européennes contre la Russie (source). Une dépendance d’autant plus préoccupante qu’elle est croissante, nous éloignant toujours un peu plus des rivages de la souveraineté alimentaire. Lire la suite
Les médias en parlent
- BRUT. 05/02/25 + 1,3 million de vues
- 28 minutes – ARTE – 05/02/25
- ARTE – 17/02/2025 Et si nous arrêtions de tirer la chasse d’eau ?
- France 5 – 01/03/2025 Silence, ça pousse ! L’extrait.
- France 3 – 11/02/2025 Notre urine peut-elle sauver l’agriculture ?
- La Croix – 23/02/2025 « C’est Christophe Gatineau qui nous le dit… Ne tirez plus la chasse ! »
- Reporterre – 22/02/2025 Dans la sélection spéciale Salon de l’agriculture
- JNE – 20/02/2025 « Un livre utile sur une question trop ignorée…«
- Xavier Mathias – 06/02/2025 YouTube
- Centre-France, France bleu… etc

Ne tirons plus la chasse ! 176 pages. ISBN : 9782379224317
30/01/2025. 18.00 €. Éditions ULMER Fiche éditeur, commander
Libraires en ligne
Ressources complémentaires
- L’urine au jardin : toujours l’enterrer dans de petits sillons – 16/02/2025
- Mon nouveau livre est déjà un succès médiatique – 09/02/2025
- Ne tirons plus la chasse ! [le livre] – 02/02/2025
- Nos déjections comme engrais au jardin : conseils pratiques et législation – 26/01/2025
- Quand vous tirez la chasse, l’histoire ne s’arrête pas là – 19/01/2025
- L’humus, notre grenier à blé, une disparition silencieuse – 12/01/2025
- Autonomie alimentaire : combien de m² pour nourrir sa famille – 01/12/2024

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