Et cette histoire, je la raconte dans mon prochain livre, en librairie le 30 janvier (lien). Oh, je ne suis pas le premier à vous la raconter, le plus célèbre ayant été, sans nul doute, Victor Hugo en 1862 : « Tout l’engrais humain et animal que le monde perd, rendu à la terre au lieu d’être jeté à l’eau, suffirait à nourrir le monde. »
Nous tirons la chasse d’eau sur l’engrais humain, Hugo s’en était indigné, car la tirer, c’est un peu comme jeter un mégot sur un trottoir ou ses poubelles dans une forêt. Certes, ça chasse le problème, mais ça ne résout rien, bien au contraire.
Avec ce livre, je remets en question l’usage du tout-à-l’égout. En son temps, Victor Hugo disait que l’égout faisait le mal en voulant faire le bien ; aujourd’hui, il n’a jamais fait autant de mal. J’y explique pourquoi ce système d’assainissement participe activement au dérèglement climatique, à l’érosion des sols et à la disparition des vers de terre.
Écrit dans un langage simple, tout en s’appuyant sur une littérature scientifique robuste, mon ouvrage est à la fois un traité d’agriculture naturelle accessible à tous et un guide pratique offrant des conseils concrets pour utiliser l’urine humaine au jardin et transformer nos déjections en engrais.
Tirer la chasse & tirer un trait
L’année dernière, la SPA de Limoges m’a contacté au sujet d’un jeune chien jeté par la fenêtre d’une voiture ! Elle lui cherchait une famille d’accueil, car faute d’avoir pu tirer la chasse, le maître avait tiré un trait de la pire manière… sûrement fier d’avoir « réglé » son problème.
Bien entendu, cette situation est incomparable avec celle de tirer la chasse, mais l’intention reste la même : rayer quelque chose de sa vie ; se débarrasser d’une chose qui nous encombre. De plus, depuis ce décret pris à la sauvette le 29 août 2023 pendant que les Français avaient la tête ailleurs… la loi oblige à nous débarrasser de nos déjections en utilisant de l’eau potable !
Et le résultat est extraordinaire : les multinationales de l’eau ont désormais l’exclusivité de la vente de l’eau pour faire nos besoins… tout en commercialisant les produits et les services pour la dépolluer. Oh, désolé, mais où ai-je la tête ? On ne pollue pas l’eau, on l’use ! Comme si l’eau pouvait s’user comme un pneu ! Ainsi, en France, les stations de dépollution sont appelées des stations de traitement des eaux usées (STEU).
Par ailleurs, on peut aussi se soulager dans des toilettes dites « sèches », sans apport d’eau, mais leur engouement est faible en France. On estime qu’environ 5 000 foyers ont fait ce choix : une goutte d’eau dans cet océan d’engrais jetés à l’eau.
Quel est le problème ?
Nos corps sont de vrais usines à engrais naturels. Vous et moi produisons tous les ans une demi-tonne d’engrais, de quoi à satisfaire un quart de nos besoins agricoles, nous les jetons à l’eau. Et pour cela, nous gaspillons annuellement une douzaine de tonnes d’eau potable chacun pour les chasser. À l’échelle de notre pays, ça représente l’équivalent de 10 mégabassines d’eau consommées chaque jour pour faire nos besoins dedans !
Et après ?
La semaine prochaine, nous explorerons l’aspect réglementaire et sanitaire, car il est aujourd’hui plus facile en France d’épandre du glyphosate dans les champs que de l’urine humaine. En complément, publié la semaine dernière, sur l’humus, l’humus est au cœur de ce nouvel ouvrage.
L’Éloge du ver de terre n°1 est définitivement épuisé,
et il ne reste que quelques exemplaires du n°2.
Disponibles en librairie ou dans notre boutique.
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