Sans surprise, la COP16 sur la biodiversité, qui s’est tenue à Cali en Colombie, s’est soldée par un échec. Son but était de freiner la sixième extinction de masse des espèces sauvages, alors… Logique dans un monde gouverné par l’argent, où seule l’exploitation des ressources jusqu’à épuisement a du sens.
C’est dans ce contexte que j’ai adressé, le 30 octobre dernier, une lettre à Madame Annie Genevard, la nouvelle ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt.
Nota bene. L’image illustrant cet article a été prise dans ma serre. Il s’agit d’un lombric terrestre photographié à contre-jour, afin de mettre en valeur ses anneaux, appelés segments ou métamères, qui caractérisent les annélides.
Objet de la lettre
La France persiste à traiter ses vers de terre comme des nuisibles, il est urgent de revoir notre législation.
Madame la ministre
Je ne m’attarderai pas à vanter leur œuvre, tant il est devenu banal de célébrer toutes les vertus agronomiques des vers de terre. Ils sont pour nos champs ce que les abeilles sont pour nos fleurs, l’un des piliers discrets d’une agriculture durable et bienveillante pour les sols et le climat. La loi devrait les préserver, mais, contre toute attente, elle organise leur disparition.
Créateurs de fertilité et laboureurs infatigables qui fonctionnent à l’énergie solaire, une énergie infinie tant que le soleil brille, ils sont la première masse animale des sols et les premiers indicateurs de leur bonne santé, en plus d’être des marqueurs essentiels de la biodiversité. Ingénieurs, digesteurs, nourrisseurs, laboureurs, ils interagissent sur la qualité des sols et la croissance des plantes, ils sont source d’alimentation pour énormément d’animaux.
Plus personne n’ignore l’état dégradé, à des degrés divers, de nos sols agricoles : l’habitat des vers de terre. Le sol qui nous nourrit est rare et non renouvelable à l’échelle humaine ; la loi française devrait veiller à sa préservation. Préserver, c’est ménager, l’opposé d’épuiser : « Qui veut voyager loin ménage sa monture », écrivait Jean Racine dans Les Plaideurs, en 1668. Ajoutons à cela que, selon les dernières connaissances scientifiques, le sol est le premier réservoir mondial de biodiversité ; et, à l’instar des orangs-outans de Bornéo ou des gorilles des montagnes, la première cause de disparition des vers de terre est la destruction de leur habitat… LIRE la lettre complète
Dans un autre registre, l’édition 2024 de la Journée mondiale des vers de terre a été exceptionnelle. Je suis revenu sur cet évènement qui consacre chaque année nos camarades laboureurs !
L’Éloge du ver de terre n°1 est épuisé et ne sera pas réédité.
Idem pour le 2, bientôt épuisé, il ne sera pas réédité.
En libraire ou dans notre boutique.