C’est la question à laquelle nous avons répondu dans une tribune publiée le 12 octobre 2023 dans Le Monde.
Rédigée sous la direction de Céline Pelosi, directrice de recherche à l’Inrae d’Avignon, écologue, écotoxicologue des sols et géodrilologue, en collaboration avec Marcel B. Bouché, ancien directeur de recherche à l’Inrae de Montpellier, écologue, épistémologue et géodrilologue, Gaspard Koenig, philosophe et auteur du livre « Humus » aux Éditions de l’Observatoire, et moi-même, Christophe Gatineau, agronome, géodrilologue de terrain, auteur de ce blog et de trois livres sur les vers de terre, dont deux « Éloge du ver de terre. »
Vendredi 13 octobre
L’Union européenne devait voter le 13 la réautorisation du glyphosate, mais les États n’étant pas d’accord sur les modalités, la décision a été reportée à la mi-novembre. Dans tous les cas, il sera réautorisé, car, à l’exemple de la France, de nombreux États ont basé leur modèle agricole sur ce produit.
Et comme il trône sur le marché depuis un demi-siècle, et qu’il n’aura jamais de remplaçants, l’interdire reviendrait à réécrire jusque dans nos lois la feuille de route de l’agriculture française.
Le comble, c’est que la France l’a même indirectement intégré dans sa stratégie de lutte contre le réchauffement climatique ! Et pour l’imposer, les firmes ont commencé par diaboliser le labour. Du gagnant-gagnant, puisque par ricochet, elles ont aussi jeté le doute sur l’agriculture biologique ! Le bio, est-il vraiment bio ? Je rédige en ce moment un article pour expliquer le dessous des cartes, et pourquoi l’agriculture est accroc au glyphosate.
Tribune
A l’aube du 50ème anniversaire de son utilisation en France, le sort du glyphosate est entre les mains de la Commission et des États-membres de l’Union européenne. Le débat sur sa toxicité pour l’Homme et l’environnement est réel entre les autorités « compétentes » qui ont statué que le glyphosate ne présentait pas de « domaine critique de préoccupation » et les scientifiques qui s’alarment et déclarent qu’il y a urgence à prendre en compte les données disponibles qui montrent le contraire.
Sous nos pieds, des milliards de petits animaux doivent suivre ces débats avec anxiété ! Les vers de terre sont aux premières loges lors des applications de pesticides. Quels sont les impacts du premier d’entre eux, le glyphosate, sur ces discrets travailleurs des sols, qui participent à leur fertilité, à leur perméabilité et à la régulation du cycle de l’eau ? Un examen de la littérature scientifique sur les effets du glyphosate sur les vers de terre permet d’identifier plus de 60 études, publiées entre 1982 et 2022. Que font nos sociétés de toute cette connaissance ? Pas grand-chose.
Depuis plus de 20 ans, les agences européennes chargées de l’évaluation des risques ne tiennent pas compte de toutes les études scientifiques disponibles. En 2002, lorsque le glyphosate apparaît sur la liste des molécules autorisées à l’échelle de l’Union européenne, seuls deux tests réglementaires, menés par les firmes agrochimiques elles-mêmes, figuraient dans le dossier réglementaire… la suite est à lire dans Le Monde.
16 chercheurs ont signé cette tribune, la liste est consultable ici
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